Chang, quand PNL nous ressasse leur passé

Partagé entre regret et bon moment, PNL nous transporte dans leur enfance tout ça sur un brin de mélancolie.

Par Angelo Simoes

Le retour sur Terre

Il est 20h, nous sommes le 22 Mars 2019, les deux frères des Tarterêts arrivent comme une comète sur le rap français et mettent une claque au paysage du rap francophone avec la sortie du clip Au DD tourné sur la Tour Eiffel. A la fin du clip, qui aura coûté plus de 400 000 euros, le groupe nous donne rendez-vous deux semaines plus tard, le 5 Mars 2019 pour un nouvel album plus de 3 ans après le dernier. Le son battra des records notables comme la musique la plus streamé sur les plateformes, 12 millions de vues en 48h sur le clip et en tendances dans plusieurs pays du monde, ce retour aura un effet de raz de marée . Ça y est la hype est au maximum, l’ère Deux Frères est lancée.

La sortie de Deux Frères

C’est le jour J, l’album est sorti et dès la première écoute nous savons que nous écoutons quelque chose de spéciale et d’exception et qui fera trace dans le rap français. Ils poussent les productions de leur album à un niveau encore supérieur en collaborant notamment avec Joa(TrackBastardz), Yann Dakta & Rednose et évidemment BBP tout ça supervisé par le travail qui frôle la perfection à l'ingénierie musicale de Nikola Feve dit Nk.F. L’album est déjà un succès critique et commerciale, il cumule plus de 113 000 ventes en 1 semaine dont 62 787 ventes en physique à l’heure le streaming est la plus grande source d’écoute.

Plus intimiste que jamais

Arrêtons nous sur la 3ème piste de l’album nommé Chang, un morceau mélancolique et empli de nostalgie, une recette bien connue du groupe. Dans ce titre les deux frères vont revenir sur leur passé et notamment le deuxième couplet de NOS qui est le moment fort du morceau. Avec ce couplet nous voyageons avec NOS dans son enfance là où il a grandi comme si on y était avec une écriture très imagée.

Une chance qu'ils aient pas détruit mon bâtiment P't-être qu'un jour, j'pourrais l'montrer à mes enfants Où avec Tarik, papa, Sarah j'ai di-gran Là où j'étais qu'un fils de dit-ban Là où j'avais la confiance même avec les grands Laisse-moi toucher c'que t'as touché Laisse-moi aimer c'que t'as aimé Et dans l'œilleton d'la porte j'aimerais passer Pour juste une fois ressentir le passé Revenir là où tout a commencé Car on était aussi heureux, je le sais

Dans la suite du couplet on se laisse emporter par le spleen et la voix rempli d’émotions de NOS qui nous laisse la libre interprétation de la personne au-quelle il s’adresse. Il aimerait pouvoir changer certains choses qui a fait souffrir les siens dû à la dure vie en banlieue mais en même temps se rappel qu’il était aussi heureux à cette époque où il n’avait rien en contraste avec tout ce qu’il peut avoir maintenant avec la célébrité.

J'aimerais sonner à la porte et voir ton visage Sans les rides sur ton visage Te prévenir de ce qui te fera du mal Pour ne pas te voir souffrir toute ma vie

Malgré que l’auteur s’exprime sur le fait que ce passé lui manque il n’oublie pas le mal que lui a causé cette vie dans la rue et manifeste le souhait de vouloir changer son passé pour protéger les siens notamment son père.

Et le présent m'chuchote : "Poto tu vas souffrir" Donc mes enfants, j'leur mentirai que j'suis heureux Qu'ils soient jamais comme moi, jamais dans les ténèbres Sur cette chaise, dans ce hall, j'me sens si bien Ça me rappelle quand j'avais des rêves en chien

Dans ce passage on comprend que la vie de son père l’a fortement affectée étant enfant et encore actuellement. C’est pour cela qu’il juge que c’est mieux pour lui et ses futurs enfants de leur mentir pour ne pas reproduire un schéma similaire. On voit ici grâce à l’image de la chaise qu’il souffre encore de son ancienne vie et n’aperçoit pas de lueur d’espoir.

Et je r'viendrai quelques fois regarder la porte, sans toquer, sans sonner, jusqu'à ma mort Et je r'viendrai quelques fois regarder la porte, sans toquer, sans sonner, jusqu'à ma mort

Dans ce passage qui vient clore ce son, on peut voir qu’il se sent lié à jamais à son ancienne vie notamment avec la mort qui est abordée.